Une guide nommée Alice (7)

Les journées d'Alice lui auraient parut d'autant plus longue si Guillaume n'avait pas été dans le même lycée qu'elle.

Brun , les yeux noisettes , quotidien porteur de chemises à carreaux ou unies il répondait aujourd'hui le rôle de grand frère d'Alice , bien qu'il n'en fut pas tout de suite le cas.

En effet , ils avaient fait connaissance lorsque lui était aux louveteaux et elle aux jeannettes. Du haut de leurs neuf ans respectifs , leurs échange n'allaient pas plus loin que des courses poursuites interminables entre Guillaume le voleur de béret attitré et la coléreuse petite Alice qui allait le poursuivre jusque dans les arbres pour récupéré son dû !

Ces taquineries s'étaient poursuivit jusque tard dans leur enfance ; précisément jusqu’à leur montée à la troupe et à la compagnie où , peut être par une question de maturité ,la hache de guerre fut enterrée et replacée par une fraternelle complicité. Même si cela n’empêchait pas , de temps en temps , un petit retour dans le passé avec une ou deux petites piques lancée par l'un ou par l'autre de temps en temps lorsque ce n'était pas un quatre bosse qui volait .... "Histoire de ne pas perdre les traditions " comme dirait Alice.

Et c'est d'ailleurs par le grand hasard de la vie , qu'un beau matin, le jour de sa rentrée au lycée précisément . Alice , perdue au beau milieu d'une gigantesque foule d'élève , avait jeté de grands regards autour d'elle en espérant retrouver un visage familier et avait croisé celui de Guillaume .

Depuis , les deux jeunes avaient gagnés de l'assurance et des amis et , bien qu'ils ne soient pas dans la même classe , ils n'oublient jamais de se retrouver parfois sur le muret au fond de la cour , armés d'un bon livre et de réserves de blagues pour passer le temps .

Voilà trente bonnes secondes que la cloche avait sonné .Alice se hâtait dans les escaliers . Encore un retard et la voila bonne pour revenir tout les matins à 7h30 pour effectuer la sanction matinale réservée aux fidèles retardataires.

Le troisième étage atteint , elle se précipita dans sa salle . A peine avait elle tirée la chaise de son bureau que déjà le professeur arrivait . Encore une fois , il s'en était fallut de peu , le cours commençait...

Il fallait savoir qu'Alice n'était peut être pas la plus brillante des élève , mais elle possédait pourtant le mérite d'essayer à chaque fois sans relâche . Néanmoins les principaux obstacles qui l’ empêchaient de pleinement réussir étaient ses rêveries constantes. Ces dernières venaient la cueillir dès qu'une matière semblait l'ennuyer ou perdre de l’intérêt pour elle .

Ce jour là , venait de débuter un cour de mathématiques . Matière qui , d'après elle, n'avait lieu d'exister que pour l’embêter. Tous ces théorèmes , ces inconnues , ces signes et ces règles plus nombreuses les unes que les autres représentaient de véritables énigmes dont les solutions lui semblaient inexistantes.

Alice était donc assise devant son bureau , son cahier d'exercice devant elle. Elle s'ennuyait terriblement . Sa tête reposait sur sa main et ses yeux luttaient pour ne pas se fermer. La fatigue due aux activités de la veille se fesait ressentir et ses paupières lui semblaient de plus en plus lourdes....

Un instant , la fatigue triompha à sa volontée et ce fut le noir complet . L'instant d'après , ses yeux se rouvrirent et elle se retrouva aveuglée par une forte lumière.

Cet éclat passé , une expression de stupéfaction passa sur son visage...

Autour d'elle , tout semblait représenter le vide et le cahot . La salle de classe était maintenant vide . Plus d'élèves , plus de professeurs , les livres et les feuilles prenaient place sur le plancher .

Un vent glacial provenant de la vitre ouverte et délaissée de certains de ces carreaux les faisait s'agiter lugubrement dans le silence pesant.

On aurait dit qu'une explosion avait eu lieu ou que l'endroit avait été précipitamment délaissé ...

Quelque chose troublait énormément Alice et lui faisait sentir qu' un élément n'allait pas dans la triste vision qui s'imposait à elle...

Enfin son esprit sembla s'éclairer et son cœur , habité dorénavant par la peur , se remit à battre avec ardeur...

A SUIVRE....